Bourse de mobilité

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Suivez avec intérêt le parcours de ces lauréats alors qu’ils entreprennent leurs voyages de recherche, propulsés par la bourse de mobilité Neurodis !

En 2023, la Fondation Neurodis a déployé pour la 1ere fois un nouveau dispositif : une bourse de mobilité ! Après un appel à candidature ouvert à l’échelle régionale, les dossiers déposés ont été expertisés et la sélection finale a eu lieu en juin dernier par le Comité Exécutif de la Fondation.

L'intérêt de ce programme !

La mobilité scientifique constitue un élément essentiel de l’acquisition et du transfert des connaissances en neurosciences. Les jeunes chercheurs ainsi que les profils plus expérimentés ont besoin de se former à des techniques spécifiques dans d’autres laboratoires, de renforcer des collaborations internationales, de participer à l’étranger à des expériences d’exercice clinique, de recherche fondamentale ou translationnelle, ou de mener des missions diverses : travail de terrain, consultation de sources, rédaction d’ouvrages ou d’articles en collaboration.

Félicitations aux lauréats !

Découvrez les sept lauréats de la bourse de mobilité 2023/24, marquant une étape cruciale dans le soutien à l’avancement de la recherche neurologique et psychiatrique. Ces scientifiques ont été choisis pour leurs projets innovants, promettant de ramener de nouveaux savoirs à partager avec leurs unités de recherche respectives à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble.

Les sept scientifiques vont collaborer avec des laboratoires situées en national (Paris et Marseille) et international (Canada, Nouvelle-Zélande, Suisse) et vont oeuvrer sur des sujets divers : acquisition du langage, sommeil, schizophrénie, tumeurs cérébrales, anorexie, AVC, autisme.

Julie Camici, doctorante au CRNL, a pu partir pour collaborer de septembre 2023 à janvier 2024 avec l’Integrative Neuroscience and Cognition Center à Paris.

Ce séjour permettra d’approfondir ses connaissances sur le développement de la parole chez l’enfant, grâce à un nouveau jeu de données qui pourra être comparé à des données récoltées sur des adultes.

Le projet établira par ailleurs une première collaboration entre l’INCC et l’équipe Cophy du CRNL. La mobilité aboutira à la transmission conjointe de connaissances entre les deux équipes, à savoir l’expertise en acquisition de données électroencéphalogramme chez les nourrissons à l’INCC, et les analyses théoriques et de neuro-imagerie de pointe des données électroencéphalogramme obtenues pendant l’écoute de la parole du CRNL.

 

Doctorante au CRNL dans l’équipe SLEEP, elle va collaborer 2 mois avec le Zentrum für Experimentelle Neurologie (ZEN) à Berne. Son projet de thèse représente une opportunité de réunir des approches complémentaires en neurophysiologie (Berne) et en neuroanatomie (Lyon) pour élucider la neurophysiologie du sommeil paradoxal.

Il fournira des informations clés sur le rôle des différentes sous-populations neuronales dans le SP et la thermorégulation. Ces travaux sont essentiels à la compréhension de la fonction du sommeil paradoxal et à l’identification de son rôle dans des pathologies telles que l’insomnie, la narcolepsie et la dépression.

Neurochirurgien au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes, le Dr De Schlichting part un an se former aux ultrasons focalisés, thérapeutique non invasive permettant de modifier les propriétés d’un tissu de manière transitoire ou permanente notamment dans le cerveau.

Cette technologie permet de prendre en charge les pathologies tumorales mais aussi le traitement des troubles du mouvement et des pathologies psychiatriques, la prise en charge de certaines pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

La possibilité d’importer cette technique novatrice à Grenoble permettrait d’élargir l’offre de soins pour les patients dans la région AURA.

 

Doctorante au sein de l’équipe PsyR² du CRNL, Anna Fiorito va collaborer deux mois avec l’Institut de Neurosciences de la Timone, pour se former à une nouvelle technique : l’analyse de l’ARN par séquençage (RNA-Seq), considérée comme l’un des outils le plus puissants de l’analyse d’expression génétique.

Cette mobilité permet de combiner les connaissances en analyse des données structurelles de l’équipe PsyR² (CRNL, Lyon) aux compétences d’analyse transcriptomique de l’équipe CanoP (INT, Marseille) du Dr. Ibrahim.

Le bénéfice de son séjour ? Utiliser les compétences acquises pour mettre en lumière l’expression différentielle des gènes permettant de caractériser au mieux le risque de développer une schizophrénie.

Le Dr Gabriel est psychiatre au CHU de Saint-Etienne et porte un projet qui consiste à étudier l’effet de la transplantation fécale de microbiote de patientes anorexiques sur la préférence alimentaire de modèle murin, puis l’effet de la modulation de l’écosystème bactérien sur la prise alimentaire.

Pour enrichir son étude, il va collaborer avec l’INRAE et le laboratoire MICALIS à Paris. Les compétences acquises en analyse microbiologique (séquençage du microbiote et analyse du clustering) et en étude du comportement animal renforceront les capacités d’étude de son laboratoire d’origine, le GIMAP, et permettront l’implantation d’un axe de recherche sur l’étude nutrition-microbiote-intestin-cerveau sur le territoire stéphanois. 

Le Dr Marlène Wiart est directrice de recherche au laboratoire Carmen. Elle va partir deux mois durant l’été 2024 en Nouvelle-Zélande pour collaborer avec le Center for Bioengineering and Biomedicine, de l’Université d’Otago.

Le but ? Mieux comprendre les effets de la thérapie cellulaire dans l’AVC ischémique grâce au scanner spectral à comptage de photons « multicolore ». La formation à cette technologie d’imagerie de pointe permettra d’innover en biothérapie pour à terme améliorer les soins pour les patients.

Sozerko Yandiev, chercheur à l’INMG, va collaborer avec l’Université de Toronto et renforcer une collaboration déjà établie avec une prestigieuse équipe canadienne.

Comprendre les mécanismes qui sous-tendent le métabolisme cérébral est l’une des étapes importantes pour décrypter le fonctionnement cérébral. Le projet de thèse du Dr Yandiev est centré sur l’étude du métabolisme neuronal dans la physiopathologie des troubles du spectre autistique (TSA). Il va durant 5 mois mener une partie de ses expériences dans le laboratoire du Dr Lacoste.


					

Les partenaires

Nous sommes profondément reconnaissants envers nos généreux mécènes, le CIC Lyonnaise de Banque et Ever Pharma, dont le soutien a rendu possible cette initiative de bourse de mobilité.

CIC Lyonnaise de Banque

En tant que partenaire essentiel, CIC Lyonnaise de Banque démontre son engagement envers la communauté scientifique en favorisant la mobilité des chercheurs, encourageant ainsi l’innovation et l’excellence.

Ever Pharma

Le soutien d’Ever Pharma a joué un rôle clé dans le lancement de ce programme, renforçant ainsi notre capacité à faire progresser la compréhension des maladies neurologiques et à développer les traitements de demai.

Interview : Amarine Chancel

Amarine Chancel est la première des septs lauréats à être partie suite l’annonce de sa sélection. Elle a passé l’été en Suisse à travailler, et nous livre son témoignage en exclusivité !

J'ai pu effectuer des manipulations que je ne pouvais pas faire à Lyon, car je n'avais pas le modèle ni les outils pour les réaliser.

1. Quel a été votre parcours pour finalement intégrer l’équipe du Centre de recherche en neurosciences de Lyon ? 

En sortant d’un bac scientifique, je suis allée en faculté de biologie afin d’étudier le vivant. En première année, j’ai découvert les neurosciences et cela a été un vrai coup de cœur. J’ai donc suivi une licence de Neurosciences à Aix Marseille Université. Voulant me spécialiser dans la branche pharmaceutique, j’ai réalisé un Master en Ingénierie de la Santé à la Faculté de Pharmacie de Marseille. Cela m’a permis de me diversifier et d’être pluridisciplinaire afin d’avoir une vision large de la recherche et d’avoir la possibilité de travailler à cheval sur deux domaines : la pharmaceutique et les neurosciences, domaines qui sont fortement liés. Une fois mon master en poche, je suis revenue à mon premier amour et ai décidé de faire une thèse fondamentale en Neurosciences. C’est donc ainsi que j’ai commencé mon doctorat au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon en janvier 2022.

2. Comment est né ce projet sur le sommeil paradoxal (SP) ?

Il vient d’une belle et longue collaboration entre Pierre Hervé Luppi, Patrice Fort (Lyon) et Antoine Adamantidis, Markus Schmidt (Bern), deux équipes travaillant sur le sommeil paradoxal. Ainsi, ils ont monté un projet en collaboration auprès de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et un an plus tard ils ont pu avoir le financement.

3. Pourquoi collaborer avec Berne ?

Nous collaborons avec ce laboratoire car nous travaillons sur la même thématique et sommes chacun experts de techniques précises. A Lyon, nous maitrisons très bien l’étude du sommeil, sa physiologie, ses signaux, et des manipulations comme la privation de SP, ou l’immunofluorescence. A Berne, ils utilisent en routine des techniques de pointe comme la chémogénétique, l’optogénétique et imagerie calcique, qui sont des techniques permettant d’étudier au plus proche les neurones et de modifier leur activité. Nous sommes donc complémentaires !  Ainsi, les résultats que nous obtenons les aident à avancer et vice et versa.

4. Vos premières impressions en arrivant à Berne ?

La Suisse est un magnifique pays, avec ses montagnes et ses lacs. Berne est une très petite ville pour une capitale, c’est une ville plus qu’à taille humaine ! J’ai eu la chance de pouvoir la visiter ainsi que ses environs, lors de certains week-end. En ce qui concerne le laboratoire, toute l’équipe à été accueillante et m’a aidé lors de mon séjour. De nombreuses langues y sont parlées car il y a des doctorants italiens, chinois, suisses allemands ou italiens, mais aussi des post doctorants espagnols, portugais. C’était très riche et c’est ce qui fait la beauté de la science !

5. Qu’est-ce que cette collaboration en présentiel va changer dans la suite de vos travaux ?

J’ai pu effectuer des manipulations que je ne pouvais pas faire à Lyon, car je n’avais pas le modèle ni les outils pour les réaliser. Ainsi, j’ai pu avancer sur ma thèse et sur une des questions que je me pose. Les résultats sont encourageants car la manipulation a fonctionné. Il nous reste à affiner le protocole et nous pourrons avoir de beaux résultats. Ce n’est donc pas fini, je risque de retourner à Berne dans les mois qui suivent ! Et sans bourse de mobilité, ça peut être compliqué pour les jeunes chercheurs d’accepter de faire cette mobilité, surtout dans les pays riches comme la Suisse. Cela implique des frais en plus qu’il faut pouvoir assumer. Ainsi, soutenir ces bourses de mobilité fait réellement avancer la science et permet à de jeunes chercheurs comme moi de progresser dans son projet et de rêver à faire de belles découvertes.

6. Avez-vous toujours rêvé de devenir chercheuse ?

Sans mentir, non. Depuis toute petite j’ai rêvé d’être actrice ou de travailler dans l’organisation de gros événements. Ce n’est qu’en arrivant à l’université que j’ai envisagé la possibilité de faire un doctorat. Ayant un bon dossier, l’envie d’étudier et un bon cadre familial, il ne m’a pas été difficile de faire 5 ans d’études après le bac et d’envisager de poursuivre en thèse. L’idée d’organiser des événements scientifiques reste dans le coin de ma tête, en espérant pouvoir réaliser ce rêve un jour !

Merci infiniment à Amarine pour son témoignage !