Bourse de mobilité : le témoignagne de Julie Camici !

Publié le : 21.02.2024

En 2023 la Fondation Neurodis a coordonné sa première bourse de mobilité grâce aux soutiens du CIC Lyonnaise de banque et d’Everpharma.

Sept lauréats bénéficient d’un soutien pour des mobilités scientifiques qui vont se déployer dans le monde entre 2023 et 2024, sur des sujets divers. Parmi eux, Julie Camici !

Il s’agit d’une neuroscientifique lyonnaise qui travaille sur la musique et le langage. Elle est revenue en février 2024 de son séjour scientifique à Paris, où elle a collaboré avec l’Integrative Neuroscience & Cognition Center. Découvrez son témoignage et son projet !

 

Quel a été votre parcours pour finalement intégrer l’équipe du Centre de recherche en neurosciences de Lyon ?

Après l’obtention de mon baccalauréat scientifique, j’ai orienté mes études vers le domaine médical, avec un intérêt particulier pour la psychiatrie et la neurologie. Mon parcours a débuté en médecine, puis j’ai obtenu une licence en sciences biomédicales, au cours de laquelle j’ai découvert les domaines captivants de la neurobiologie et des neurosciences cognitives. Lors de mon passage en master de neurosciences, une enseignante a évoqué l’impact bénéfique de la musique sur la rééducation motrice et les maladies neurodégénératives. En tant que musicienne depuis ma jeunesse, cette perspective m’a fascinée et a suscité en moi le désir de réaliser un stage de recherche en neurosciences de la musique.

En janvier 2021, j’ai intégré le Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL) au sein de l’équipe Cognition Auditive et Psychoacoustique (CAP). Durant ce stage de six mois, j’ai exploré l‘effet du rythme musical sur les troubles du langage chez l’enfant. J’ai développé un réel intérêt pour ce sujet et envisageais sérieusement de poursuivre en thèse. Pour approfondir mes connaissances, j’ai participé à plusieurs études, ce qui m’a permis de rencontrer des chercheurs et chercheuses spécialisés dans le domaine, dont ma directrice de thèse actuelle, le Dr. Anne Kösem, membre de l’équipe Computation, Cognition et Neurophysiologie (CoPhy) au CRNL.

Comment est né ce projet sur l’acquisition du langage ?

Avant d’entamer ma thèse, j’ai partagé avec ma directrice mon désir de conduire une expérience auprès de nourrissons en utilisant l’électroencéphalographie (EEG), une technique permettant d’enregistrer l’activité électrique du cerveau. À cette époque, Anne s’intéressait à la perception du rythme de la langue maternelle et des langues étrangères chez les adultes. Nous nous sommes donc interrogées sur l‘importance du rythme de la langue maternelle dans l’acquisition du langage durant  les premiers mois de la vie. Nos connaissances actuelles sur le développement cérébral des tout-petits et des mécanismes cérébraux liés au traitement et à l’acquisition du langage sont limitées. Nous avons ainsi entrepris de concevoir une étude exploratoire visant à examiner le rôle du rythme de la parole dans le développement du langage, en adoptant un design similaire à celui utilisé chez les adultes, mais adapté aux nourrissons. 

Pourquoi partir à Paris ?

Nous avons opté pour une collaboration avec la Dr. Laurianne Cabrera du babylab de l’Integrative Neuroscience & Cognition Center à Paris, spécialisée dans l’étude du développement de l’audition et du langage chez les nourrissons et les enfants, avec des méthodes comportementales et de l’EEG. Ma directrice a immédiatement pensé à cette chercheuse en raison de sa connaissance approfondie de son domaine, de la qualité de son travail et de la confiance qu’elle lui accordait pour m’accompagner sur plusieurs mois et concrétiser ce projet. Lorsque nous avons présenté notre idée à Laurianne, elle s’est rapidement impliquée dans la co-conception de l’expérience et dans la rédaction du dossier de bourse. Notre enthousiasme collectif à l’idée de collaborer sur ce projet s’est reflété dans le bon déroulement du séjour et de l’expérience.

Vos premières impressions en arrivant dans l’équipe d’accueil ?

À mon arrivée au laboratoire à Paris, j’ai immédiatement été bien accueillie et intégrée. Au cours de la première semaine, un bureau m’a été attribué, j’ai bénéficié d’une formation sur le fonctionnement du laboratoire, et j’ai eu l’opportunité de participer à la première réunion d’équipe, où l’on m’a chaleureusement présentée. J’ai été agréablement surprise par l’efficacité de l’organisation au Babylab, tout était pris en charge par les lab managers. Dès mes premiers jours, j’ai eu la certitude d’être bien accompagnée tout au long de mon séjour.

Qu’est-ce que cette collaboration en présentiel va changer dans la suite de vos travaux ?

Au cours de mes quatre mois et demi de mobilité, j’ai bénéficié d’une formation approfondie dans l’acquisition et l’analyse des données EEG chez les nourrissons. Je suis extrêmement reconnaissante de cette expérience, qui constitue un atout considérable pour la poursuite de ma carrière, car elle a confirmé mon désir de m’orienter vers les neurosciences de la musique et du langage, en mettant l’accent sur le développement.

Par ailleurs, j’ai eu l’opportunité de découvrir Paris, une ville culturellement riche et propice à la recherche. Grâce à cette mobilité, j’ai pu assister à des conférences et participer à des réunions au cours desquelles j’ai engagé des discussions scientifiques captivantes avec des chercheurs et chercheuses travaillant sur des sujets similaires au mien. L’extension de mon réseau professionnel s’avère essentielle dans le domaine de la recherche pour l’avenir de ma carrière, notamment en vue de trouver un post-doctorat et d’établir des collaborations futures. 

Avez-vous toujours rêvé de devenir chercheuse ?

Depuis que je suis petite, j’ai toujours été curieuse. J’aime observer ce qui m’entoure et comprendre comment les choses fonctionnent. Je passais beaucoup de temps à regarder la nature, les animaux, à fabriquer des objets ou à les réparer. En grandissant, je voulais devenir médecin ou vétérinaire pour réparer les êtres vivants. Puis, j’ai compris que la recherche est à la base de ces métiers. Tout ce que l’on développe, comme les thérapies, les technologies, les connaissances, résulte de longues années de recherche scientifique. Aujourd’hui, je suis très honorée d’apporter ma petite pierre à l’édifice.

Un grand merci à Julie pour sa disponibilité et ses réponses détaillées !

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