Maladie de Parkinson sur mesures : regards croisés
Publié le : 15.07.2024
La maladie de Parkinson concerne 200 000 personnes en France, et se classe comme la 2e maladie neurodégénérative la plus répandue. La Fondation Neurodis a choisi d'accompagner un projet innovant imaginé à Clermont-Ferrand, qui vise à mieux comprendre la maladie pour mettre en place des traitements plus ciblés. Au coeur de ce projet, divers acteurs s'engagent pour prendre le dessus sur cette pathologie. D'un côté, le Dr Ana Marques, neurologue au CHU de Clermont-Ferrand, membre fondateur de la Fondation Neurodis, et de l'autre l'association Dopapark 21, mécène du projet. Découvrez leurs regards croisés !
Interview Dr Ana Marques
Pouvez-vous nous raconter comment ce projet a vu le jour ?
Nous avions mené il y a quelques années une étude chez l’animal qui montrait des taux plus élevés de glutamate dans certaines régions du cerveau (noyau sous thalamique) chez les sujets parkinsoniens par rapport aux sujets sains, avant l’apparition des premiers symptômes moteurs et avant tout traitement dopaminergique. Si ces modifications au stade très précoce de la maladie existent également chez l’homme, elles pourraient constituer une cible intéressante dans le cadre du développement futur de traitements neuroprotecteurs. Pour réussir à identifier les modifications de glutamate dans cette région très précise du cerveau chez l’homme, nous avons besoin d’une IRM très puissante qui n’existe que dans trois centres en France actuellement, dont le CHU de Poitiers.
La recherche clinique s’appuie sur les données collectées auprès de patients, votre projet en est un exemple édifiant. Quelles sont les difficultés que les équipes rencontrent aujourd’hui pour avoir accès à ces informations ?
Pour mieux soigner la maladie de Parkinson il est important dans un premier temps de la comprendre, et pour cela nous avons besoin d’étudier les caractéristiques cliniques, biologiques et en imagerie chez des patients à différents stades de la maladie. Dans le cadre de l’étude actuelle, nous nous intéressons aux patients à un stade très précoce. Or, en tant que centre expert, il nous est difficile d’identifier des patients à un stade très précoce, avant le début de tout traitement dopaminergique car ceux-ci ont souvent déjà instaurés par leur médecin traitant ou leur neurologue de proximité. Toutefois, nous avons organisé cette étude de telle façon qu’un patient qui serait d’accord pour participer puisse avoir son IRM dans les quinze jours afin de ne pas repousser le début d’un traitement. Il sera sans doute crucial d’encore mieux communiquer auprès de nos collègues et des associations de patients.
Pour mieux soigner la maladie de Parkinson, il est important dans un premier temps de la comprendre.
Comment allez-vous pouvoir utiliser les résultats de ces données d’imagerie ?
Notre étude a pour but de déterminer s’il existe des modifications très précoces des taux de glutamate dans le noyau sous thalamique de patients Parkinsoniens chez qui le diagnostic vient d’être fait, et avant tout traitement symptomatique. Si cette hypothèse se confirme, cela pourrait indiquer un mécanisme sur lequel agir en début de maladie pour essayer de modifier son évolution.
Découvrir la vidéo du Dr Marques
Association Dopapark21, témoignage Denis Bourtequoy
Depuis la Côte-d’Or, l’association Dopapark21, récemment créée par Denis Bourtequoy, lui-même atteint par la maladie, s’est immédiatement engagée. Le président nous parle de son investissement pour cette cause, et la raison pour laquelle il a voulu faire un don à ce projet.
Vous êtes le président de Dopapark21, pouvez-vous en quelques mots présenter l’association née en 2022 ?
Cette association a pour objet d’aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson par la pratique de la gymnastique et tous autres sports et activités conseillées pour mieux vivre sa maladie. Cette association organise différentes manifestations sportives et culturelles pour apporter des fonds pour le fonctionnement de l’association. Le but de l’association est également de soutenir l’environnement du malade et d’aider la recherche, financer différents matériels pour les structures accueillant les malades de Parkinson.
Le combat de l’association est aussi le vôtre sur le plan personnel, que vous inspire le projet du Dr Marques ?
Avant mon opération de stimulation cérébrale profonde, la surconsommation de médicaments nécessaire à mon bien être induisait beaucoup de dyskinésie que je n’avais pas avant. Ma vie devenait un enfer avec de plus en plus de périodes off. Souvent en fin de journée, j’avais même du mal à me déshabiller, tâche qui souvent incombait à mon épouse. Le projet du Dr Marques mérite donc d’être soutenu afin de trouver un moyen efficace pour éviter de vivre ce que nous les malades, vivons au quotidien !
Que diriez-vous aux personnes qui vous lisent pour les inciter à soutenir ce projet ?
Soutenir la recherche sur la maladie de parkinson en faisant des dons permettra aux malades de mieux vivre leur maladie !