Anorexie mentale : des nouvelles du Pr Ptito

En 2022, le Dr Ptito (Montréal), lauréat de la Chaire CIC, est venu à St-Étienne pour collaborer avec le Dr Fabien Schneider. Ce financement a été d’une grande importance pour le développement de leurs collaborations, et a abouti à la publication de deux articles scientifiques en 2023 et 2024.

Si elle n’affecte qu’environ 1 personne sur 20 000, l’anorexie mentale est le trouble psychiatrique le plus mortel, avec un taux de mortalité de 10% rappelle Fabien Schneider. Cette maladie, qui touche principalement les femmes, s’associe souvent à un exercice physique excessif et entraîne des complications graves comme l’aménorrhée et l’ostéoporose. L’anorexie mentale perturbe gravement les hormones, notamment en augmentant les niveaux de l’hormone de croissance (GH).

Nos recherches en imagerie cérébrale, menées en collaboration avec le Professeur Ptito de l’Université de Montréal, ont révélé que les patientes anorexiques présentent une hypophyse plus petite, en particulier au niveau de sa partie antérieure, par rapport aux femmes en cours de reprise de poids ou aux athlètes de haut niveau. L’hypophyse est une petite glande située à la base du cerveau qui joue un rôle central dans la régulation hormonale et influence de nombreuses fonctions vitales.

La vision moderne de l’anorexie mentale la considère comme une addiction potentiellement liée à un dysfonctionnement des systèmes opioïdes cérébraux, rapprochant cette maladie de la bigorexie, toutes deux étant qualifiées “d’addictions sans substance”. La taille réduite de l’hypophyse observée chez les patientes anorexiques s’avère corrélée à la fois à leur dénutrition et à leurs taux d’hormone de croissance.

Une seconde phase de nos travaux, menée conjointement avec le Professeur Ptito, a visé à perfectionner les techniques d’imagerie de l’hypophyse. Nous avons développé un atlas probabiliste de cette glande, ouvrant ainsi ainsi la voie à une analyse rapide de larges cohortes de données.

Ma relation avec le Professeur Ptito remonte à de nombreuses années. J’ai eu le privilège d’effectuer un post-doctorat au sein de son laboratoire en Sciences de la Vision à Montréal. Au-delà de l’estime professionnelle réciproque, une amitié sincère s’est nouée entre nous.

Le financement de la Fondation Neurodis a joué un rôle déterminant dans le renouveau de notre collaboration. Ce projet innovant nous permet de mettre à profit notre expertise respective et de nous exprimer pleinement sur un sujet qui nous passionne.